Sapristi ! Des Bulles & Des Potes
Aujourd'hui, direction Salon-de-Provence pour interviewer une toute nouvelle brasserie qui commence à bien prendre ses marques : nous avons nommé...Sapristi !
Pour commencer, pouvez-vous nous dire qui vous êtes ?
A la base, on est un groupe de potes. Aujourd'hui, nous sommes onze mais à l'origine, nous étions trois : Julien, Tommy et moi (Oscar). On a habité un moment dans le Tarn en colocation où, déjà, on commençait à tatouiller le brassage sur des petits brassins de cinquante litres, on vivait près d'une malterie donc c'était pratique. Après deux ans d'expérimentation, je suis parti à La Réunion et les autres ont continué à brasser mais sur Montpellier. J'ai trouvé un stage dans une brasserie là-bas, ça se passait très bien, je faisais de l'étiquetage, de l'embouteillage et de la livraison et j'ai fini par y travailler à temps plein. Au total, je ne suis resté que onze mois sur l'île dont huit dans la brasserie.
C'était il y a combien de temps tout ça ?
Oh, difficile de répondre avec exactitude. Je dirais que je suis rentré en 2019, à peu près.
Et qu'est-ce qui vous a amenés à Salon-de-Provence ?
On a commencé à penser au brassage en juillet 2020 et mon père avait un local à Salon donc c'était le plus simple. On a réalisé de gros travaux à partir d'octobre, surtout Tommy qui est vraiment le génie des travaux manuels de nous trois, mais on a tous mis la main à la patte. Le premier brassin est né en avril 2021.
Par curiosité, c'était quelle bière ?
L'American Pale Ale. On avait déjà défini les quatre recettes de notre gamme permanente avant de commencer.
Organisés ! Bon, et ce nom alors, d'où vient-il ?
Alors, ça va peut-être en décevoir plus d'un mais je ne peux pas vraiment fournir de réponse préconstruite. Ca nous est venu à un moment donné, quand on cherchait mais on n'était vraiment pas sûr que ça marcherait. Maintenant, on se dit que ça nous colle à la perfection. C'est une sortie du cadre et le mot évoque un étonnement, ce qui nous correspond très bien dans la finalité. En plus, avec le recul, on se dit qu'un nom un peu fun comme ça, ça génère moins d'attente et ça nous autorise à rester dans le fun, à plus d'excentrisme, à rester dans l'inattendu. Ca nous bride moins. Et puis, dernier aspect auquel on n'avait pas du tout pensé quand le nom nous est venu : les trois premières lettres SAP tiennent pour Salon-de-Provence.
En effet, je n'y avais pas pensé ! Et alors maintenant que la machine est lancée, quels sont vos objectifs ?
A l'heure actuelle, cela fait un peu plus de sept mois qu'on a lancé le premier brassin donc pour l'instant, et comme on vient d'embaucher une quatrième personne, l'objectif est la stabilisation économique. Mais on veut également profiter de ce temps pour stabiliser nos recettes et les améliorer. Au-delà de ça, on veut continuer à faire plein de brassins éphémères parce que c'est comme ça qu'on s'éclate et le véritable objectif, c'est ça : continuer à s'éclater et rester une bande de potes avant tout.
Des objectifs solides ! Et à côté de ça, j'imagine que vous avez plein de projets ?
Oui, le premier étant une changement de local. Le nôtre est vraiment petit, on arrive à fonctionner comme ça mais on espère, d'ici deux ans à deux ans et demi, pouvoir changer de lieu. On resterait sur Salon mais on construirait quelque chose de plus grand qui pourrait accueillir une sorte de taproom, un bar où on proposerait nos bières fraîchement sorties des cuves et des soirées, des événements : des soirées déguisées, des concerts, des dégustations... ce genre de choses.
Du fun, toujours du fun ! On croise les doigts pour que ça se concrétise ! Et alors, niveau bière, est-ce que vous avez des projets ou des envies de collaboration ?
Pour l'instant, on ne s'est pas encore penchés sur la question mais on aimerait bien, évidemment. Des brasseries comme Sulauze ou Zoumaï nous tenteraient bien mais on ne peut pas les accueillir dans notre espace actuel donc c'est difficile de se projeter. Mais on a déjà réalisé une collaboration, avec Dalons, la brasserie réunionnaise chez qui j'ai travaillé il y a un an et demi. C'était marrant parce qu'on a fait ça pour le mariage de la sœur du brasseur, on a créé la recette ensemble et on l'a brassée...en visio !
Collaboration 2.0 ! C'était quoi comme bière ?
La Session IPA, Les Bulleuses l'ont eue à la pression.
Ah oui, en effet ! Une belle réalisation ! Si je vous dis "bière", quels sont les trois mots qui vous viennent à l'esprit, sans réfléchir ?
Ah, sans réfléchir, c'est pas facile... je ne sais pas trop. Hum... Copains, chimie et création.
Les trois nouveaux "C" de la bière ! Et alors, qu'est-ce qui rend vos produits spéciaux ?
Bonne question... Hum... Je dirais que c'est la qualité. Tous nos produits sont bios et on met vraiment l'accent sur la qualité de tout ce qu'on utilise. Il faut aussi savoir qu'aucun de nos brassins d'IPA n'a été brassé de la même façon, on a testé plusieurs houblons et on estime d'ailleurs que la recette n'est pas encore au top de ce qu'elle pourrait être donc on continue d'expérimenter, d'essayer des houblons, des techniques différentes.
Donc vous êtes aussi perfectionnistes ! Qu'est-ce qui, selon vous, importe le plus pour réaliser une bonne bière ?
La méthodologie, sans hésitation. C'est de la chimie donc il faut être très rigoureux sur les températures, l'oxydation, chaque étape en fait. Là où on peut s'amuser, c'est avec les ingrédients mais du reste, il faut vraiment tout respecter de A à Z.
Merci beaucoup, Oscar, pour ce temps accordé ! On espère vous voir bientôt et en attendant, tous aux Bulleuses !
Merci à vous !
Vous pouvez retrouver leurs produits dans notre cave à bières et à cidres de Lambesc ainsi que sur notre site Les Bulleuses !